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Santosha : Trouver la joie dans un monde de burnout

Dernière mise à jour : 4 mars

Dans le yoga, Santosha, souvent traduit par "contentement", est l’art de trouver une satisfaction profonde dans l’instant présent, indépendamment des circonstances extérieures, en somme : la véritable richesse.


Combien de moments de satisfaction profonde as-tu vécu ne serait-ce qu'aujourd'hui ? Depuis le réveil ? (S'il y en a au moins deux : super ! S'il n'y en a aucune, je t'invite à lire jusqu'à la fin de l'article pour repartir avec des clés.)



Dans notre monde occidental obsédé par la possession, la production, la consommation, l'extraction, la compétition, le "toujours plus"...et j'en passe. Cet état d’être semble difficilement accessible.


  • Parents épuisés jonglant emplois, couches, éducation positive et responsabilités domestiques

  • Employés surconnectés, bombardés de WhatsApps, oscillant entre quête de sens et burnout

  • Individus isolés, âgés, étrangers ou autre... tentant de s'insérer dans une culture individualiste

  • Pression sociale, mentale, dépression, burnout, surmenage, maladies auto-immune...

  • Messages anxiogènes aux infos : guerres, perte de biodiversité, inflation, climat politique inquiétant, surpopulation, manque de ressources...

  • ...etc.




Nos sociétés occidentales riches en matériel sont en réalité : pauvres en joie authentique. Il y a une certaine détresse dans les yeux des adultes – distraits, isolés, colériques, tristes, fatigués et insatiables – comparée à l’éclat naturel et la vitalité que l'on constate dans les zones du monde qualifiées de "tiers-monde". En Inde, au Guatemala, aux Philippines pour n'en citer que certains... Les personnes les plus modestes témoignent d'un humour, d'une foi et d'une joie si naturelle. Pourquoi cette différence ? Et surtout, comment retrouver cet état d’être en Occident ?



C'est aux alentours de 200 av. JC. que Patanjali compila les yoga Sutras (où ce concept de contentement est suggéré comme pratique pour atteindre l'éveil - Samadhi). Est-ce que le quotidien d'un humain en 2025 a tant évolué que le contentement lui soit hors de portée ?


Le Conditionnement de "Devenir Quelqu’un"

En occident, dès l’enfance, on nous inculque que la vie est une course vers un objectif : diplômes, carrière brillante, mariage Disney, villa, possession à la mode, enfants, "fame et following" dans son domaine d'expertise… Comme si chaque étape validée était une preuve de notre valeur intrinsèque. Mais cette quête perpétuelle repose sur une idée toxique : celle que nous ne sommes pas "assez" en l’état. L’approbation parentale, sociétale, et culturelle devient une métaphore pour ce vide que nous tentons de combler.

Cette dynamique de "toujours plus" nous enferme dans un cercle vicieux : l’illusion que la satisfaction se trouve juste au-delà de notre atteinte. Pourtant, lorsque ces objectifs sont atteints, la joie espérée ne dure jamais. Pourquoi ? Parce qu’elle était conditionnée à une circonstance extérieure, au lieu d’être cultivée à l’intérieur.



Une Joie Qui Rayonne de l’Intérieur : L’Exemple des "Tiers-Mondes"

Dans les zones du monde moins dominées par la surconsommation, la joie semble souvent plus présente. Cela ne signifie pas que la pauvreté est une bénédiction, mais plutôt que ces sociétés accordent souvent plus d’importance à la communauté, aux relations, et à l’instant présent.


Quand l’accès au "superflu" est limité, chaque petite chose devient une source de gratitude : cuisiner ensemble et partager un bon repas, faire une sieste à l’ombre d’un arbre, entendre le rire éclatant d'un enfant, se baigner nu dans une rivière sauvage. La santé et la simplicité deviennent des richesses en soi. Ce contraste met en lumière le déséquilibre de nos sociétés occidentales : nous avons oublié l’art d’apprécier ce qui est déjà là.





Revenons à l'époque de Patanjali en 200 av JC, sans téléphones, TGVs, énergie nucléaire, IA, voiture électriques... la vie quotidienne devait probablement sembler plus lente. Mais la réalité à laquelle goutte un humain n'était pas bien différente. Toutes les polarités sur le spectre de l'expérience humaine étaient là aussi : paix et souffrance, manque et complétude, appartenance et isolement, santé et maladie, alliance et rupture, joie et tristesse, plaisir et douleur...

Que l'on travaille la terre, les mains saignantes et le dos courbé pour nourrir sa famille en temps de sécheresse. Ou que l'on jongle 13 urgences par whatsapp, email, zoom et téléphone le dos courbé sur son ordinateur. Les cartes sont peut-être différentes mais le jeu est le même. On est une conscience, dans un véhicule corporel, entrain de vivre des sensations et des émotions. Dans les deux cas, le contentement ne dépend pas de la situation, de l'année ou des outils que l'on a entre les mains. Le contentement dépend de notre relation avec l'instant.





La relation des temps modernes

Quelle est ta relation la plus qualitative ? Celle qui dure et endure, celle qui est là pour célébrer les bonheurs et accompagner les désespoirs. Celle qui offre une écoute active et présente. Des échanges équilibrés et nourrissants. Celle qui se construit sur des passions communes et qui offre de l'espace pour grandir sans possessivité ou jalousie. Cette relation qui souhaite activement s'approfondir et se libérer mutuellement.


En as-tu beaucoup, des relations comme ça ?







Ne sont-elles pas devenues transactionnelles... les relations, en Occident ?

Un regard autour de soi dans les transports en communs et on constate rapidement que la relation la plus durable et inconditionnelle est celle que l'on entretien avec nos écrans. Certes, il y a souvent des humains à l'autre bout de ces écrans. Mais quelle est la valeur d'une relation qui passe par des gifs et des réels (ou une multiplicité de liens distants), comparé à celle qui enlace cœur battant contre cœur battant. Qui roule des kilomètres pour venir te chercher en panne au bord de la route. Qui s'occupe de tes enfants quand la fatigue te fait perdre raison. Qui rigole et te raconte sa journée autour d'un plat chaud. Qui se blotti contre toi sous la couette un jour de pluie.

L'écran ne pourra jamais remplacer ces connections qui se tissent par la présence en chair et en os et la vibration des voix sur la toile fine des tympans.


A mon sens... ce que nous avons oublié en occident, c'est l'art de relationner. Avec soi, les autres, les quadrupeds, les forêts, les éléments, la terre et la vie dans son ensemble.


Et le contentement, est une relation.


C'est une relation d'amour avec maintenant.


En 2025, santocha est toujours aussi accessible qu'à l'époque où les préceptes du yoga se transmettaient de maitre en disciple au cœur de l'himalaya. Cet état d'être nous demande simplement de cultiver une autre relation avec la vie.



Comment Cultiver Santosha dans un Monde sterilisé ?

Dans un monde marqué par le surmenage et l’anxiété, cultiver le contentement au quotidien est l’un des cadeaux du yoga. Voici quelques pistes pour retrouver la joie au milieu du burnout et des défis modernes :


1. Réapprendre à S’Arrêter

Dans une culture qui glorifie la productivité, prendre une pause est presque un acte de rébellion. Accorde-toi des moments de silence, de contemplation et de gratitude. Santosha commence par ralentir.


2. Remplacer "Faire" par "Être"

Poses-toi cette question : "Qui serais-je si je n’avais rien à prouver ?"

Imagine une vie où ta valeur ne dépend pas de tes accomplissements mais de ta qualité d'être. A quoi ressemblerait cette vie là ?


3. Relationner avec les Détails

La texture d’un fruit, le parfum des draps, les pupilles d’un inconnu… Cultiver une présence attentive aux petits riens transforme le quotidien en une source de richesse.


4. Questionner Tes "Rêves"

Sont-ils vraiment les tiens ou ceux de la société dans laquelle tu baignes ? Autorise-toi à redéfinir tes rêves selon tes propres termes.


5. Pratiquer la Gratitude

Prends l’habitude de relationner avec la vie, les objets, la nature, les gens, toi-même, ton corps, les éléments... en exprimant ta gratitude verbalement.

Merci maison chérie de m'offrir un espace cocon où me blottir chaque nuit.
Merci eau fraîche de me désaltérer.
Merci billet de me permettre d'acheter ce bon repas.
Merci joli ventre de transformer mes aliments en énergie sans que j'aie à y penser.
Merci grand arbre pour l'oxygène que tu m'offres chaque jour.

Cette pratique simple transformera ta vie.


6. Abandonner la Comparaison

Santosha implique de détacher ton bonheur des standards ou possessions des autres. Tu es assez, ici et maintenant. Tu l'as toujours été et tu le seras toujours.

Ta plus intime et importante relation, est la plus invisible. C'est celle qui se déroule entre toi et toi.

Nourris-toi de compassion et tu verras une fontaine de joie jaillir de ta poitrine.



Comment santosha se manifeste dans ma vie personnelle ?

Avec recul, je constate que Santosha se "révèle" plus qu'elle ne se cultive. Elle se déplace par mouvement de spirale. Parfois tout près, parfois loin, mais toujours grandissante.

Plus ma soif de vérité m'amène à lire, désapprendre, expérimenter physiquement, relationnellement, ...etc depuis mes 15 ans, plus une acceptation s'installe. Et plus j'accepte la vie telle qu'elle est. Plus le contentement brille. C'est une énergie qui se manifeste pas tant dans l'effort mais dans l'accueil de ce qui est.


Cela dit, il y a des pratiques quotidiennes au cœur desquelles je ressens énormément de joie et de plénitude. Voici ces petits riens auxquels je reviens régulièrement :

  • Marcher pieds nus sur la terre, en forêt ou en bord de mer

  • Nager, flotter, me baigner dans les eaux sauvages (dans la rivière du loup ou en méditerrannée)

  • Méditer au réveil chaque matin, entre 10 et 40 min selon mes possibilités du jour

  • Commencer et terminer la journée à la lumière des bougies (le feu me fascine et m'apaise)

  • Par phases, au réveil, j'écris 3 pages de "tout ce qui me passe par la tête et sans filtre" pour décharger le mental

  • À minima, 20 min de yoga par jour (souvent le matin, parfois le midi ou le soir selon l'agenda)

  • Recevoir/donner un câlin conscient d'au moins plusieurs minutes à un.e bien aimé.e

  • Lire dans mon temple (càd : mon lit)

  • Préparer et savourer un repas sain, coloré et gourmand

  • Prendre un bain aux sels d'epsom

  • Jouer avec les enfants de mes amis

  • Offrir à manger à mes voisins (des cookies ou autres sucreries que j'aime faire avec amour)

  • Contempler les levers et couchers de soleil

  • Chanter seule ou faire des harmonies vocales avec mon ou mes co-musiciens (c'est l'équivalent de l'herbe à chat pour moi ^^)

  • Plonger dans un sujet nouveau qui me passionne (le yoga, le tantra, le cacao, la régénération...)

  • Ecouter un album qui me fait vibrer

  • Ecouter des podcasts qui me font voir le monde par un nouveau prisme

  • ... et toutes ces choses là, sont pour la plupart très peu couteuses. Ne suis-je pas déjà riche ?





Conclusion : "Tout Est Là"

Le contentement n’est pas une destination lointaine, mais une façon de voyager. Vivre Santosha, c’est savoir par expérience personnelle que : "Tout est là. Je suis la vie qui mascarade en tant que particules diverses et variées. J'accepte que la façon dont les scènes se déroulent sont justes. Je me laisse traverser sans saisir quoique ce soit."


Voici un texte philosophique partagé par le saint guérisseur et éveillé qui éclaire mon chemin depuis plus de 5 ans (Roland Louin) : Huit stances sur l'incomparable



Sur ce, je te laisse avec une question pour que ton imaginaire puisse s'amuser :

Et si nos sociétés occidentales mesuraient leurs progrès non pas par leurs PIBs, mais par la qualité de leurs relations ?
A quoi ressemblerait notre monde ?


Belle journée cher membre de la famille des vivants ;)

A bientôt dans les prochains écrits.



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